Association France Palestine Solidarité - Isère / Grenoble

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Etat palestinien à l’ONU - Sarkozy : une imposture à peine maquillée (AFPS)

Etat palestinien à l’ONU - Sarkozy : une imposture à peine maquillée


Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS,le vendredi 23 septembre 2011
 
 

La question de l’admission de la Palestine comme Etat membre de l’organisation des Nations unies – un Etat dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale – focalise tous les débats de l’Assemblée générale de l’ONU qui vient de s’ouvrir à New York.

La décision palestinienne de déposer cette candidature répond au blocage total des négociations du fait des dirigeants israéliens. C’est un fait que non seulement le gouvernement Netanyahou refuse les paramètres de la paix énoncés par le droit international mais qu’il multiplie la colonisation sur l’ensemble du territoire palestinien, à Jérusalem-Est en particulier.

La demande palestinienne, si elle ne règle pas tout, permettrait toutefois de faire bouger enfin les lignes. Cette demande est légitime : c’est l’ONU, oui ou non, qui a créé l’Etat israélien suite au plan de partage en 1947 ? Et si Israël est membre de l’ONU depuis 1949 c’est bien évidemment suite à une décision des Nations unies.

Le président Obama, qui disait pourtant l’an dernier vouloir accueillir en 2011 un nouvel Etat à l’ONU, l’Etat de Palestine, brandit aujourd’hui son veto. Selon lui « la paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions de l’ONU ». Mais alors, si la demande palestinienne est inoffensive, pourquoi ne la vote-t-il pas ? C’est non seulement tout espoir de paix basée sur le droit qu’il éloigne, mais c’est aussi l’ONU qu’il attaque en son fondement et c’est la Charte qu’il bafoue frontalement. La démarche du président Obama procède de la politique de la girouette.

Le président Sarkozy, qui s’était engagé à reconnaître la Palestine en cas de non-reprise des négociations, est sur un registre identique. Seul l’emballage diffère. Se cachant derrière le veto américain, il propose aux Palestiniens le statut d’Etat non-membre privé, en outre, de la possibilité d’aller devant la Justice internationale. Ce n’est pas un siège qu’il propose aux Palestiniens mais un vague strapontin. Et dans la foulée, il se fait fort d’aboutir à la paix « dans un an ». Comment ? Mystère. Et au bout d’un an, tandis qu’il n’y aura pas de paix car il n’appuie pas sa démarche sur le droit, que se passera-t-il ? On recommencera à trouver des astuces pour ne pas appliquer le droit. La démarche de Sarkozy procède ou de l’imposture à peine maquillée ou de la schizophrénie.

Les masques viennent de tomber. Leurs belles paroles n’étaient que poudre aux yeux.

Le refus israélien du plan proposé par Sarkozy confirme bien que ce n’est pas moins de droit qui les fera avancer. C’est le droit - tout le droit, rien que le droit - qu’il faut défendre, celui-là même que refusent les dirigeants israéliens quand bien même on s’en éloigne. La leçon doit servir. La France doit voter pour la demande palestinienne au Conseil de sécurité.

Tout cela met en évidence deux faits. Si le conflit du Proche-Orient ne cesse de durer c’est que les puissants ne veulent pas qu’il en aille autrement afin de laisser les dirigeants israéliens agir à leur guise en toute impunité. L’ONU dit le droit mais ils s’assoient dessus à chaque occasion. Mais, second point, ils sont en décalage total avec les opinions publiques qui sont largement favorables à l’accession de la Palestine à l’ONU.

Dans ces conditions, et dès lors que le vote au Conseil de sécurité n’est pas pour demain, il convient que monte avec encore plus de force l’exigence de l’admission à l’ONU comme Etat membre, un Etat de Palestine viable et souverain dans les frontières de 67 avec Jérusalem-Est comme capitale.

C’est le meilleur acte qu’on puisse faire pour la paix sachant, encore une fois, que cela ne réglera pas tout, loin s’en faut. Elle constituera par contre un point d’appui politique dont l’importance se reflète et se mesure clairement par les oppositions frontales ou obliques considérables qu’elle suscite. Si la démarche palestinienne était aussi vaine que cela ou sans importance, nous ne verrions pas monter contre elle tous les alliés inconditionnels des dirigeants israéliens. Mais ils ont un problème : ils ont et le droit et les opinions publiques contre eux. Nous avons et l’un et l’autre avec nous ! Alors, on continue ! La Palestine à l’ONU plus que jamais !



02/10/2011

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