Territoires palestiniens occupés : Israël accélère le rythme des démolitions ( 1/12/2011)
Jérusalem-Est : les pirncipales préoccupations humanitaires principales OCHA (ONU-Bureau de la coordination des affaires humanitaires) 6 décembre 2011
La Zone C est un territoire à part en Palestine. C’est un territoire où une mosquée peut être détruite... trois fois en un an. Où un puits romain, qui venait d’être restauré, peut être démoli parce qu’il n’avait pas de permis de construire ! La Zone C, c’est 60 % des territoires et 150 000 Palestiniens placés sous l’autorité d’une "administration civile" israélienne. Cette dernière a la haute main sur les questions de sécurité, de développement et de construction. Mais obtenir un permis de construire pour les Palestiniens est un véritable parcours du combattant. Plus de 90 % des demandes sont ignorées ou refusées. Les habitants sont donc obligés de construire illégalement.
"C’est presque institutionnalisé"
Actuellement, le rythme des démolitions s’accélère. Il y a eu plus de maisons détruites en 2011 qu’en 2010 et 2009 réunis, selon l’ONG israélienne B’Tselem. Les villageois sont tout bonnement expropriés, comme on peut le voir sur cette vidéo où deux jeunes filles palestiniennes se font arrêter le temps que leur maison soit détruite. On peut donc voir comment se passe concrètement ce genre d’opération. Les recensements compilés par l’OCHA sont un inventaire à la Prévert, qui présente toutes les démolitions de ces dernières années. Tout y passe : écoles, mosquées, puits, abris pour les animaux... Pour Carlos Sordo, chef de projet espagnol en Cisjordanie, "c’est presque institutionnalisé. C’est une façon de chasser les Palestiniens de la Zone C, notamment en les empêchant d’avoir accès à l’eau et l’électricité." Il sait de quoi il parle : il vient de finir la construction d’un projet de centrale solaire pour alimenter une école et une clinique en Zone C. La centrale a reçu un avis de démolition une semaine après sa mise en service.
Car les Palestiniens ne sont pas les seuls à construire illégalement en Zone C. La communauté internationale aussi : "Il y a une véritable urgence humanitaire dans cette région", explique un coopérant sous le couvert de l’anonymat. L’ONU, les chancelleries étrangères (France, Norvège, États-Unis) se mobilisent, quitte à voir leurs projets détruits. Pendant ces démolitions, la colonisation en Zone C n’a jamais été aussi florissante, selon un rapport de l’ONU. Mais l’Islande vient de reconnaître la Palestine. C’est un début.
REGARDEZ les images filmées par une ONG italienne montrant la destruction d’une maison
Les territoires palestiniens regroupent actuellement la bande de Gaza (contrôlée par le Hamas), et la Cisjordanie (Jérusalem-est inclus). Celle-ci est divisée en trois zones :
. la Zone A, qui couvre 2 % de la Cisjordanie et regroupe 20 % de sa population. Elle comprend plusieurs villes, parmi lesquelles Jéricho, Jénine, Qalqilya, Ramallah, Tulkarem, Naplouse, et Bethléem. Elle est contrôlée par l’Autorité palestinienne, qui dirige la police.
. la Zone B, qui couvre 26 % de la Cisjordanie, et la grande majorité des 450 villages palestiniens (soit 70 % de sa population). L’Autorité palestinienne y exerce des compétences civiles. La sécurité intérieure est assurée conjointement avec l’armée israélienne.
. La Zone C couvre 72 % de la Cisjordanie mais elle est peu peuplée. Elle inclut essentiellement les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie et à Jérusalem-est, et est contrôlée exclusivement par l’État hébreu.
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