Le curé de Gaza , Manuel Musallam , à Valence : "Jusqu'à quand allez-vous accepter les crimes d'Israël ?"
RENCONTRE A VALENCE
Le curé de Gaza , Manuel Musallam : "Jusqu'à quand allez-vous accepter les crimes d'Israël ?"
par La Rédaction du Dauphiné Libéré | le 05/06/10
Le béret noir vissé au crâne, la croix au revers du veston, la canne toujours à proximité et l'amour de son peuple chevillé à l'âme. Manuel Musallam est le "curé de Gaza". "Abouna" (Père) Manuel, l'ami d'Arafat, est le pasteur d'une communauté catholique de 200 âmes perdue au milieu d'un million deux cent mille musulmans.
Auteur d'un livre d'entretiens "Curé à Gaza" avec le journaliste Jean-Claude Petit (ex-directeur du journal la Vie), le prêtre palestinien est actuellement en tournée en France. Après Vaulx-en-Velin et Annecy, il était hier soir à Valence, avant le Teil (Ardèche) demain soir puis Marseille. Sorti pour la première fois depuis 15 ans de Gaza, au moment même de l'attaque contre la flottille turque.
"Je suis un exilé permanent"
De 1995 à 2009, le père Musallam a dirigé à Gaza l'école de la Ste Famille qui accueillait près de 1 200 élèves musulmans. Une école qui en décembre 2008 a connu des bombardements de l'armée israélienne. Une tragédie de plus pour cet exilé permanent. "Ma vie comme celle de tous les Palestiniens, c'est une suite d'exils successifs". De Naplouse à Jénine, de Jénine à Tibériade, son père et son grand-père, chassés de Palestine, ont fui vers la Syrie mangeant l'herbe des champs et buvant leur propre urine. "Être exilé c'est éprouver la perte, faire l'expérience d'une mobilité permanente et de l'insécurité. N'oubliez jamais que nous vivons sous occupation. Tout est calme et soudain tout peut changer, au bon vouloir de l'occupant".
La faim, l'humiliation et la servitude
Le blocus de Gaza ? Le père Musallam décrit la situation intenable des Palestiniens, des femmes et des enfants surtout. Il décrit la faim, mais surtout les humiliations permanentes, "la servitude", le "terrorisme d'État". "L'attaque contre la flottille ? C'est un crime de guerre de plus. Ce sont des pirates, que l'on devrait présenter au tribunal pénal international. Vous verrez qu'ils empêcheront toute enquête... Mais ce sont les Israëliens qui, depuis 70 ans, attaquent, sèment la peur. Les fameuses roquettes du Hamas n'ont depuis toutes ces années tué que 13 personnes, nous n'avons pas de chars, pas de canons... La seule question à poser c'est jusqu'à quand la communauté internationale va-t-elle accepter les crimes d'Israël ?" lance celui qui se définit comme un résistant non violent.
Sa crainte ? Que ce gouvernement d'extrême droite attise les haines religieuses alors que dit-il "nous ne sommes qu'un seul peuple uni". Son espoir ? Qu'enfin la communauté internationale impose les décisions de l'ONU c'est-à-dire la fin de l'occupation, la fin du blocus, la fin des colonies, et le droit au retour des Palestiniens.
Autre article sur Manuel Musallam, ( juin 2009) :
Le père Manuel Mussalam est un Palestinien de 70 ans, né à Birzeit, qui est arrivé à Gaza en 1995. Il est très respecté par les Musulmans de Gaza et en particulier par les dirigeants du Hamas, car il se considère comme un homme de Dieu, mais aussi comme un Palestinien ; il aide tous les habitants, chrétiens et musulmans. >> lire la suite ici <<
A découvrir aussi
- Des habitants de Gaza et de Sderot appellent à une nouvelle trêve
- Témoignages et enquêtes après l'assaut israélien (3 juin , 9 h)
- Réalités de Gaza sous les bombes et sous blocus : témoignage d'une journaliste française (décembre 2012)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 135 autres membres