Flottille de la Liberté: «Nous faisons ce que les autorités devraient faire» (Libération, 22 juin 2011)
Flottille de la Liberté: «Nous faisons ce que les autorités devraient faire»
interview
Avant le départ de deux bateaux français qui vont participer à la flottille pour briser le blocus de Gaza, Claude Léostic, porte-parole du mouvement, se dit confiante
Des bateaux de pêche palestiniens attendent le 30 mai 2010 dans le port de Gaza la première «Flottille de la Liberté». (© AFP Mahmud Hams)
A quelques jours du départ, comment pensez-vous que va se dérouler le voyage?
Nous voulons qu’il se déroule très bien et très calmement. Notre initiative est pacifique, non-violente. Malheureusement l’expérience a prouvé que les autorités israéliennes pouvaient mal réagir. Depuis le début de l’annonce de la seconde flottille, elles soufflent le chaud et le froid. Parfois on a l’impression que l’on pourra passer, d’autres que c’est absolument hors de question. Nous, nous sommes des parents, des grands parents, nous avons des responsabilités et nous ne pouvons pas céder à l’intimidation.
Qui compose la flottille?
Une douzaine de bateaux devraient partir avec à leur bord plus d’une vingtaine de nationalités différentes. Il y a un bâteau américain, un canadien ou encore un espagnol. Il y aura aussi des Turcs répartis sur différents navires car leur embarcation a été interdite cette année après une campagne scandaleuse de dénigrement.
Etes-vous satisfaite de la manière dont se sont déroulées les préparations?
Pour l’instant, nous sommes extrêmement contents. Plus de 1500 actions de solidarité ont été organisées à travers la France. Nous avons récoltés plus de 600.000 euros. C’est très révélateur de l’impact de notre action.
Aviez-vous peur d’être présentés comme des extrémistes?
Nous n’avons eu aucun problème avec les grands médias, ils ont plutôt montré de l’intérêt pour notre action. Sur les sites français proches du gouvernement israélien, des horreurs sur nous ont été écrites, des tas de calomnies circulent, mais elles n’ont pas été relayées au niveau national.
Pensez-vous vraiment que vous pourrez aller jusqu’à Gaza?
Il faut toujours y croire. Vraiment, il faut comprendre qu’on n’y va pas pour provoquer mais pour faire respecter le droit international et rencontrer des partenaires de la société civile palestinienne. Après, c’est vrai que même si nous amenons plusieurs tonnes de matériels, l’aspect humanitaire est plus symbolique que réel. L’important est de montrer que ce n’est plus possible.
Nos gouvernements sont actuellement très bien en terme de discours sur le blocus mais ensuite ils ne font rien. Nous faisons finalement que ce que les autorités devraient faire.
Avez-vous été en contact avec le ministère des Affaires étrangères?
Nous n’avons pas eu de soutien de la part du gouvernement français mais pas non plus de pression. Nous avons juste eu une remarque de la part du Quai d’Orsay nous disant que c’était dangereux, ce qui n’est pas tout à fait faux.
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