Association France Palestine Solidarité - Isère / Grenoble

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L'étudiant franco-palestinien Salah Hamouri libéré par Israël : un cas révélateur de l'arbitraire

Mardi 20 décembre : au moyen d'une falsification d'une dépêche de l'agence Reuters, l'intox, les campagnes de calomnies et de haine continuent contre Salah et ses soutiens.

Voir tout en bas de cet article la dépêche AFP, le démenti de Salah Hamouri.

  Salah Hamouri dément les propos de Richard Prasquier, président du CRIF    par Comité national de soutien à Salah Hamouri

 UJFP ( Union Juive Française pour la Paix):  Le CRIF en flagrant délit de mensonge et d’appel à la haine.

Rue 89:   Prasquier, (président du CRIF) n'en rate pas une !

Infos à suivre aussi sur : Comité national de soutien à Salah Hamouri  

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L'étudiant franco-palestinien Salah Hamouri libéré par Israël : un cas révélateur de l'arbitraire

 

18 décembre 2011, 22h30 : "C'est une grande joie .... Je veux remercier tous les gens qui ont soutenu la lutte des prisonniers, ma lutte et celle de ma famille".
Le jeune franco-palestinien Salah Hamouri a été relâché sur la base militaire israélienne d'Atarot, à Jérusalem-Est. Il a été accueilli par ses parents avant de retrouver le domicile familial où l'attendaient ses amis dans une atmosphère de fête.
Après quelques 2400 jours de prison.

Après 6 années et demie d'emprisonnement, sans que la justice militaire israélienne ait fourni la moindre preuve de son accusation "d'intention de préparation d'un attentat", après 6 ans de quasi silence des autorités françaises, l'étudiant franco-palestinien Salah Hamouri retrouve donc la liberté.

Dans les milieux d'extrême-droite, on se déchaîne, on redouble de calomnies : "Salah Hamouri, le terroriste islamiste, le terroriste antisémite, " , etc.

 

Un étudiant contestataire. A 16 ans, 5 mois de prison pour des affiches...

Sa mère, de Bourg en Bresse, est enseignante de français à Jérusalem. Elle s'est mariée à un palestinien. Son fils Salah nait le 25 avril 1985. En 1993, une soeur voit le jour, elle se prénomme Caroline. Ensuite ce sera la naissance de son frère, Amir. Parlant parfaitement le français, Salah est d'abord élève de l'école privée catholique de Jérusalem-Est , Les Frères de La Salle , gérée par les Frères des Écoles chrétiennes.

 

A l'âge de 16 ans, Il est arrêté une première fois le 30 septembre 2001, juste avant la rentrée scolaire. Il était alors en classe de 11ème (équivalent de la 1ère en France). Il reste 2 mois en isolement à la Moskobieh, centre d’interrogatoire et de détention de Jérusalem, et ce malgré son jeune âge . Il est jugé et condamné à 5 mois de détention pour avoir collé des affiches et fait de la « propagande anti-israélienne » dans le cadre scolaire. Il passe le reste de sa détention dans la section des mineurs à la prison de Hasharon. Libéré en janvier 2002, il réintégre son lycée où il poursuit ses études jusqu'à l’obtention de l’équivalent du Bac en juin 2003. Il entreprend ensuite des études en sociologie, à l'université de Béthléem.

 

En 2004, 4 mois de "détention, administrative".  Lors d'une  soirée entre amis,  l'armée  fait une descente dans le lieu où il se trouve. Une seule personne était recherchée mais tous sont  arrêtés. Salah, qui n’a rien à se reprocher, passe malgré tout passe 4 mois en « détention administrative » (système repris de la réglementation de l’époque du Mandat britannique, et permettant à Israël le maintien de Palestiniens en détention sans inculpation ni jugement, sans limitation de durée). Il passe ces 4 mois dans différents camps militaires (Ofer, Katziot puis Maggido)

 

En mars 2005, il est arrêté au passage d'un ckeckpoint : Salah est signalé comme étudiant contestataire de la colonisation. On le met au secret et on fournit l'accusation : il y aurait une dénonciation anonyme, on l' a vu passer dans une rue de Jerusalem Est, devant la demeure (très surveillée) d'un rabbin d'extrême-droite, Ovadia Yossef, c'est donc pour préparer un attentat.

Dans un premier temps, isolé, soumis à un chantage de 14 années de prison, il "plaide coupable" devant la justice militaire d'Israël. Et nie ensuite avec constance, malgré les pressions, tout projet d'attentat. Les services israéliens, durant ces 6 années, sont incapables de fournir le moindre élément matériel à l'appui de leurs accusations. La France ne proteste même pas quand le représentant de l'ambassade de France est empêché d'assister à l'audience judiciaire militaire...

 

A. Juppé,  mars 2011 : "aucun élément de preuve"  contre S. Hamouri reconnaît enfin le nouveau Ministre des Affaires Etrangères, dans une lettre adressée à Marie-France Beaufils, sénatrice-maire de Saint-Pierre-des-Corps, en date du 31 mars 2011 :
« Je déplore que les autorités israéliennes n’aient pas pris de décision de remise de peine, d’autant que les aveux faits à l’audience n’ont été corroborés par aucun élément de preuve. Je mesure la peine de sa famille, alors qu’il est à présent en âge de s’investir dans des études. Je comprends également que l’intéressé a fait le choix de ne pas solliciter de demande de grâce. C’est une attitude respectable. ».  

Mais le Président de la République Française n'accepte toujours pas de donner un peu d'écho à cette affaire et de recevoir Denise Hamouri, contrairement aux autres familles d'otages ou de français injustement détenus à l'étranger (cf Gliad Shalit, cf Florence Cassez emprisonnée au Mexique)

 

28 novembre 2011 : Indignation ! Israël décide de prolonger la détention. Après avoir purgé sa peine entièrement, Salah Hamouri devait retrouver la liberté le 28 novembre 2011, comme le confirme un document du CICR (Croix Rouge Internationale) signé par les autorités pénitentiaires daté du 25 octobre dernier. A la dernière minute, Israël annonce une nouvelle disposition juridique pour le maintenir en prison jusqu'en mars 2012. "La nouvelle injustice qui le frappe vient donc s’ajouter à l’arbitraire de sa condamnation."

 

"Générosité du gouvernement israélien" ? Il semble donc qu'après de longues années d'inaction, M. Sarkozy ait enfin demandé la libération de Salah.

Les soutiens de Salah Hamouri estiment probable que la déclaration commune de 12 organisations de jeunes et d'étudiants français , ainsi que d'autres appels récents, comme celui du Président du Sénat, ont incité N. Sarkozy à parler avec un petit peu plus de fermeté aux dirigeants israéliens

Le gouvernement israélien, loin de reconnaître un quelconque arbitraire à ces 6 ans et demi de prison de Salah Hamouri, présente sa libération comme une mesure de "générosité".

Il commmunique, avec l'accord de M. Bigot, ambassadeur de France à Tel-Aviv, sur le "pardon" accordé par le rabbin Ovadia Yossef (classé "extrême-droite religieuse") .

Autre fait étrange : il est mis en avant l'intervention (??) d'un marseillais très controversé, Zvi Ammar ( voir Le Point, 12 décembre)

Etonnante déclaration de l'ambassadeur de France à Tel Aviv , qui paraît en contradiction avec son ministre Alain Juppé : "Le rabbin Ovadia Yossef a donné son accord écrit au président Nicolas Sarkozy par amitié pour la France. Il s'agit d'un geste de bienveillance et généreux qui n'allait pas de soi", a-t-il estimé.

 

"Deux poids, deux mesures"

En France, son comité de soutien (animé par Jean Claude Lefort, président de l'Association France-Palestine Solidarité) est soulagé. Mais il fait part aussi d'une certaine amertume :

 

" A part l’extrême droite, des représentants de tous les partis démocratiques qui existent en France étaient présents dans ce Comité et ils ont agi, chacun selon leurs moyens, pour sa libération. De même que des personnalités, des élus, des citoyens de toutes les origines ou de toutes les croyances se sont rassemblés pour lui. Tous doivent en être remerciés. Très sincèrement. Du fond du cœur.

Bien sûr cette libération arrive bien tard à nos yeux. Pour nous, il n’aurait pas dû faire un seul jour de prison puisqu’il n’a commis aucun acte qui soit contraire au droit. Cela tient au fait que, en haut-lieu et c’est peu dire, on n’a pas porté à sa situation la même attention que celle qui a été apportée à d’autres cas et encore moins on n’a multiplié les mêmes efforts – sauf ces tous derniers temps – pour le faire libérer.

Nous n’avons rien eu à dire de négatif, et nous n’avons rien dit, contre le fait que les autorités françaises se soient mobilisées pour un franco-israélien.
Ce que nous n’avons pas admis, par contre et cela clairement, c’est le « deux poids, deux mesures » qu’elles ont observé dans cette affaire, et cela depuis le début. Voilà ce que nous n’avons jamais admis, et rien d’autre.

Nous avons, nous, estimé que la liberté ne se découpait pas, qu’elle était valable pour tous, qu’elle était universelle ou bien qu’elle n’était pas"

 

Près de Ramallah, devant la maison de la famille Hamouri : le Mur est un tag, un cri immense

 

Note à l'attention de David Pujadas, présentateur du Journal de 20 Heures de France 2, qui commente ainsi les 15 secondes d'images montrant la libération de Salah : " Le soldat franco-palestinien Salah Hamouri..."
Prière de rectifiier ce lapsus ou cette erreur de prompteur.
A la différence d'Israël, il n'existe pas d'armée ni de soldat palestinien.
Salah Hamouri a été arrêté en tant qu'étudiant, et entend bien reprendre ses études. N'importe quelle agence de presse vous le rappelera, n'importe quel correspondant de presse, y compris ceux du Figaro ou de Le Point,  de Paris Match ou de L'Humanité pourra vous le rappeler, M. Pujadas.

 

Voir aussi :

- AFPS : Le scandale des prisonniers politiques palestiniens

- Le Figaro , 18/12/11 : Libéré, Salah Hamouri a toujours clamé son innocence

-  Paris-Match :  Salah Hamouri, "le Français oublié" libéré

- Le Point, 20 /12/11. Interview : Salah Hamouri : "Je n'ai pas été défendu comme un vrai citoyen français"

- L'Humanité, 20/ 12/11 :  Salah Hamouri : « Votre solidarité a été le pont de l’espoir pour moi »

 

Salah Hamouri dément souhaiter la mort du rabbin Ovadia Yossef
JERUSALEM, 20 Dec 2011 (AFP)
Israël-Palestiniens-France-prisonniers
Le Franco-Palestinien Salah Hamouri, libéré dimanche dans le cadre d'un échange de prisonniers palestiniens, a démenti mardi soir avoir souhaité la mort du rabbin orthodoxe Ovadia Yossef, à la suite d'une polémique qui a éclaté dans les médias israéliens.
Salah Hamouri, 26 ans, arrêté le 13 mars 2005, avait été reconnu coupable en 2008 par un tribunal militaire israélien de projet d'assassinat du rabbin Yossef et condamné à sept ans de prison.
La presse israélienne a fait état mardi de propos du jeune Franco-Palestinien après sa libération dans lesquels il souhaitait la mort du rabbin Yossef, le dirigeant spirituel du parti ultra-orthodoxe Shass.
Ce dernier avait récemment donné son aval à la remise en liberté de Salah Hamouri à la suite d'une requête du président Nicolas Sarkozy.
"J'ai dit que cet homme est un symbole raciste de l'occupation (israélienne)", a affirmé à l'AFP le Franco-Palestinien, interrogé sur ses propos controversés.
"Les propos qui m'ont été attribués selon lesquels je souhaiterais sa mort (du rabbin Yossef) font partie de la propagande israélienne me visant ainsi que ma famille. C'est une tentative de nous discréditer", a-t-il expliqué, en assurant que ses déclarations avaient été "déformées".
Salah Hamouri, qui a toujours clamé son innocence, a retrouvé la liberté et sa famille, dimanche soir à Jérusalem-Est dans le cadre de la deuxième et dernière phase d'un échange d'un millier de prisonniers palestiniens qui a permis la récente libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
La France a "apprécié le geste" d'Israël en faveur de la libération du jeune homme, avait souligné son chef de la diplomatie, Alain Juppé, en saluant "l'attitude bienveillante du rabbin Ovadia Yossef".
La France plaidait depuis 2009 pour une libération anticipée de Salah Hamouri, libérable en mars 2012.




15/12/2011

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