Association France Palestine Solidarité - Isère / Grenoble

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A Gaza, la récolte du blé se heurte aux tirs israéliens. (13 juin 2010)

International Solidarity Movement, 13 juin

 

Les forces israéliennes ont attaqué des femmes et des ouvriers agricoles palestiniens accompagnés de militants internationaux des droits de l’homme par des tirs nourris lors du ramassage du blé prévu pour trois jours dans le sud de la bande de Gaza.

La "zone tampon" imposée par Israël confisque illégalement plus de 30% des terres arables de Gaza.

Dans le village de Khoza'a, à l'est de Khan Yunis, de nombreux champs de blé ne sont pas moissonnés, malgré l'extrême pauvreté et les pénuries alimentaires, en raison des attaques israéliennes.

Mardi 1er juin, le premier jour de la moisson n’a pas eu lieu à l’intérieur des 300 mètres de la "zone tampon"». Cependant, à deux reprises, des tireurs d'élite se sont approchés des moissonneurs dans jeeps de l'armée israélienne, tirant à balles réelles sur cinq femmes qui étaient accroupies et cueillaient le blé à la main avec quatre militants de l’International Solidarity Movement (ISM).

Les femmes se sont allongées dans le blé au cours de l'attaque, mais ne sont pas parties, et la récolte s'est poursuivie après le départ des Jeeps. Les militants ont informé les soldats par mégaphone de la nature non menaçante du travail.

Une attaque plus grave s’est déroulée mercredi alors que la récolte se poursuivait à moins de 300 mètres de la clôture. 5 activistes de l'ISM et 2 journalistes étaient présents quand des jeeps de l’armée israélienne se sont approchées à 7 heures du matin et ont tiré plusieurs salves de tirs, tout comme la veille.

A 8h30, les Jeeps se sont garées sur une petite colline près de la clôture. Les tireurs d'élite se sont installés sur le toit de la jeep la plus proche des ouvriers, voyant parfaitement que la récolte manuelle n’était de toute évidence d’aucune menace.

Les tireurs d'élite israéliens ont ensuite arrosé les femmes, les militants et les journalistes de salves de plus de 50 tirs, poussant les femmes à hurler de peur et à ramper au sol. Les tirs à des balles réelles passaient à un mètre au-dessus de la tête des gens, ce qui signifie que tout écart aurait presque certainement touché quelqu'un. La récolte s’est terminée à 10 heures

Jeudi, le dernier jour de la récolte, a été écourté par deux attaques de tirs à 8h et à 8h30. Environ 20 salves ont été tirées à proximité des agriculteurs et des 3 activistes de l'ISM présents.

Les femmes ont eu évidemment plus peur de l'attaque, et les personnes présentes ont convenu qu’une troisième attaque était imminente et qu’elles seraient visées. Cela s'est avéré être une hypothèse correcte puisque, après avoir terminé à 8h45, 4 jeeps sont arrivées et sont restées le long de la clôture. Le blé ne sera probablement pas récolté.

«On nous a tiré dessus à balles réelles à plusieurs reprises ; nous entendions le sifflement assourdissant et le claquement des balles au-dessus de nos têtes», a déclaré la militante de l’ISM, Adie Mormech.
"Les femmes ont courageusement repris le travail après chaque attaque. Le dernier jour, après que des tireurs d'élite soient déjà venus deux fois et aient tiré de nombreuses salves depuis une distance relativement proche, il était clair que quelqu'un serait volontairement touché si nous restions. Par conséquent, le blé ne sera pas récolté. C’est exaspérant de voir que cette violence continue contre ce qui est clairement un effort pacifique destiné à cultiver le tiers des terres arables de Gaza surveillées par l'armée israélienne."


Alors que le taux de chômage à Gaza est d’environ 42% et que 60% de ses 1,5 million d'habitants ne bénéficient pas de sécurité alimentaire, la zone tampon imposée illégalement par Israël aggrave considérablement la crise humanitaire.
30% des terres arables de Gaza, et certaines de ses plus fertiles, se situent dans la zone tampon. Les agriculteurs qui tentent de travailler dans le secteur font face aux tirs à balles réelles et à la destruction des récoltes. Le nombre des récoltes cultivées dans la zone ont donc été considérablement réduites. Cela va du blé à d'autres récoltes ayant besoin de moins de main-d'œuvre, ce qui a encore des répercussions négatives sur la nutrition et la situation économique des habitants de Gaza.
En outre, 17% des terres agricoles ont été détruites dans la guerre d'agression d'Israël, rendant 47% (soit près de la moitié) des terres agricoles de Gaza presque utilisables.

La zone tampon a également réduit les zones de pêche de Gaza de 1 à 3 milles marins. Au cours des quatre premiers mois de 2010, 19 attaques navales ont conduit à deux attaques de tirs et trois arrestations, ainsi qu’à de nombreuses confiscations de matériel de pêche. L’étroite zone de pêche, où travaillent quotidiennement plus de 3600 pêcheurs, est gravement surexploitée.

La décision israélienne d’instaurer une zone tampon de 300 mètres constitue une violation des Accords d'Oslo, et les gens circulant jusqu'à deux kilomètres de la frontière font systématiquement l’objet de tirs. Les attaques israéliennes dans la zone tampon ont blessé 50 personnes et fait 14 morts entre Janvier et Avril 2010.

Au cours des douze derniers mois, il y a eu au moins 220 attaques israéliennes dont 116 ont eu lieu depuis le début de 2010 (au 30 avril).

 

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voir aussi sur france-palestine.org,

ou sur le site du CICR -Comité International de la Croix-Rouge


 

Blocus de Gaza : pas une année de plus
Genève/Jérusalem (CICR) -14-06- 2010

Pour sortir le million et demi de Gazaouis de la situation précaire dans laquelle ils se trouvent, l’assistance humanitaire à elle seule ne suffit pas. La seule solution durable consiste à lever le blocus.
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16/06/2010

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